Quand les langues font le mur lorsque les murs font peut-être les langues : Mobilis in mobile, ou la linguistique de Nemo
L’auteur tente, à partir d’un corpus d’affichage plurilingue à l’Île Maurice, de réfléchir à la façon dont les langues sont catégorisées et spectacularisées, affirmées, selon des modalités différentes, ces modalités faisant partie de la façon dont est organisée la socialité. Il réfléchit également à partir de là, à la façon dont s’est imposée la notion dominante de langue (stable, décontextualisée, homogène), et en conclut que les scientifiques et les linguistes sont des acteurs sociaux comme les autres, ce qui leur confère des fonctions bien plus modestes que ce qu’on a l’habitude de leur attribuer. Enfin, il postule que ce qui est constitutif des langues, ce n’est ni leur matérialité, ni leur structure, mais la croyance dans leur existence, ancrée dans le besoin qu’elles existent.