L’intersubjectivité au-delà de l’espèce
Si Jean-Guy Goulet semble avoir, en partie, centré sa réflexion anthropologique autour des façons de s’entendre et vivre ensemble, c’est dans la perspective de ses travaux que l’auteure propose de réunir les questions de l’intersubjectivité, du terrain et de la rencontre avec les animaux au sein de son article. Elle raconte comment une approche intersubjective à Old Crow lui a permis d’aller à la rencontre, non seulement des humains vuntut gwich’in, mais surtout de leurs chiens qui peuplent presque tout autant le village. À partir de données ethnographiques, le plus souvent corporellement et sensiblement recueillies à travers l’empirisme de la rencontre, elle décrit comment ces chiens ont su s’inviter sur la scène ethnographique, non pas en tant que simples figurants, mais bien en tant qu’acteurs. Après avoir posé les enjeux méthodologiques et théoriques d’une telle ethnographie, elle explique comment des concepts initialement érigés par et pour des humains pour appréhender et comprendre l’altérité, trouvent également sens et pertinence dans des mondes animaux.