Y avait-il des deux-esprits chez les Anicinabek ?
Y avait-il des genres alternatifs chez les Anicinabek ? La question a émergé après qu’un centre de santé, désireux de lutter contre l’homophobie, eut voulu créer des outils culturellement adéquats, fondés sur la tradition anicinabe. En collaboration avec ce centre, les auteures ont effectué une recherche sur les sexes et les genres auprès de personnes reconnues comme porteuses de savoirs sur les temps anciens. S’aidant d’une revue de littérature sur les deux-esprits chez les Premières Nations en général, elles ont noté que rien en anicinabemowin ne traduit l’existence d’autres genres que homme/femme et d’autres pratiques qu’hétérosexuelles. La sexualité était un domaine caché et les gens étaient pudiques. L’importance de la discrétion, dans un contexte où la reproduction était capitale, a fait ressortir les valeurs qui sont fondamentales pour les Anicinabek, comme le respect et la non-ingérence. Ainsi, être un « bon homme » et une « bonne femme » semble plus important que les préférences amoureuses et sexuelles de chacun.