Être(s) d’eaux et de forêts
Dans cet article, les auteurs proposent de documenter la construction des images mythiques dans les sociétés et les cosmologies autochtones du Québec et du Brésil. La lecture comparative développée vise plus spécifiquement à analyser la place de la forêt et de l’eau dans les relations entre humains et non-humains dans les cosmologies locales. Tant la territorialité atikamekw nehirowisiw que celle des peuples de la forêt en Amazonie brésilienne doivent être appréhendées dans le cadre de relations conçues, nommées, racontées, vécues, négociées et partagées avec le monde sensible, sensoriel et non humain. Des recherches de terrain menées au Québec et en Amazonie brésilienne auprès de Premières Nations, de groupes autochtones et de communautés traditionnelles nous permettent de proposer une lecture comparative de la place de l’eau et de la forêt au sein de la tradition orale, de savoirs et de relations qui s’étendent à l’infini : connaître la forêt, nommer ses règles et concevoir les sentiments vécus comme présage de la présence d’êtres invisibles sont des dispositifs d’une éthique vécue et partagée entre ceux qui ont vécu cette relation et ceux qui peuvent potentiellement en faire l’expérience.