Le « visage » du colonialisme
L’arrivée de la Compagnie de la Baie d’Hudson et des traiteurs de fourrures chez les Cris de l’Eeyou Istchee (est de la Baie James) et les Inuit du Nunavik a précipité de nombreux changements dans la vie des populations locales, parmi lesquels le métissage d’hommes britanniques et de femmes autochtones qui a conduit à plusieurs centaines d’années d’unions d’ascendance mixte. Cette cohabitation et ce métissage se sont produits partout dans le pays de la traite des fourrures et, dans deux régions utilisées comme contrastes, la Rivière Rouge et l’ouest de la Baie James, un nouveau peuple apparut, d’abord connu sous le nom de Métis dans la colonie de la Rivière Rouge. En revanche, aucune société nouvelle de ce genre n’a vu le jour dans les deux régions du Québec. Pour comprendre les circonstances de ce non-événement, il est essentiel de savoir comment les relations personnelles se sont déroulées dans les communautés des postes entre les populations autochtones, les Eurocanadiens et la population mixte. Aucun trait distinctif fondamental n’a été discerné en Eeyou Istchee ou au Nunavik, alors que d’autres facteurs sont considérés comme ayant provoqué l’émergence d’un nouveau peuple à l’extérieur du Québec.